Le blog du CCR du Groupe Maif

Jeudi 23 juin, effectif réduit - 11 participants - pour la visite des mines d'argent des rois francs à Melle, à 30 km au sud-est de Niort.

Comme Salomon, les rois francs avaient leur mines. A Melle et les environs, un gisement métallifère s'étend sur une centaine de km² et se concentre dans les cinq derniers mètres du calcaire du Pliensbachien. Le sud du gisement, où se trouve la ville de Melle, est une des zones les plus riches en galène. La galène, dite argentifère, est un sulfure de plomb contenant de 1 à 3 pour mille d'argent. Melle possède les plus anciennes mines d'argent visitables en Europe et exploitées du VIIe au Xe siècles. Les mineurs francs creusèrent des dizaines de km de galeries pour extraire le précieux minerai. Ils utilisaient la technique d'abattage au feu. Ensuite, on isolait le plomb et l'argent.

Technique d'abattage au feu, qui fait éclater la roche / Pièce d'un denier au nom de Charlemagne (Karolus)

C'est sous le règne de Charlemagne qu'un atelier monétaire fut installé à Melle. L'argent extrait de la galène était directement transformé en monnaie (pièces en deniers ou en oboles). En 864, Charles le Chauve confère à l'atelier de Melle - Medolus, Metallum ou Metullo - l'exclusivité de la frappe de la monnaie pour la grande Aquitaine. Les pièces seront ainsi diffusées dans toute l'Europe, même au-delà des frontières de l'Empire Carolingien. On considère que l'atelier fut l'un des plus importants de l'empire, vu la proportion de pièces retrouvées frappées à Melle.

A côté du petit musée des Mines d'argent, a été aménagée une plate-forme d'archéologie expérimentale des arts du feu. Les chercheurs y travaillent sur les technologies anciennes utilisées pour la production des métaux au Moyen-Age.

L'après-midi était consacrée à la visite de Melle, petite cité de caractère, célèbre par ses trois églises romanes.

Comme d'habitude, un album photo est disponible sur la droite.